Si le chancelier allemand, Friedrich Merz, fait activement campagne pour aider l’Ukraine en utilisant les 165 milliards d’euros d’actifs de la banque centrale russe immobilisés en Europe, il sait l’affaire loin d’être gagnée. « Il n’est pas certain qu’il y ait une décision avant la fin de l’année », fait valoir son entourage. Kiev sera pourtant à court d’argent début 2026. Mais les obstacles juridiques et politiques à ce dispositif, qui doit permettre de prêter 90 milliards d’euros à Kiev en 2026 et en 2027, sont nombreux, et Friedrich Merz ne les minimise pas.
Vendredi 5 décembre, M. Merz a annulé un déplacement à Oslo, où il devait rencontrer le premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store, pour aller dîner à Bruxelles avec son homologue belge, Bart De Wever, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Alors que les actifs russes immobilisés sont, pour l’essentiel, logés chez Euroclear, une institution financière belge, le Flamand juge le « prêt de réparation » trop risqué pour son pays.
La Commission a beau assurer qu’il ne s’agit en aucun cas de confiscation, il redoute les mesures de rétorsion de la Russie. Le premier ministre belge évoque aussi, comme d’autres dirigeants européens, le risque de déstabiliser les marchés financiers européens, d’où des Etats pourraient retirer leurs placements par crainte d’être un jour traités comme Moscou.