Tous responsables, tous coupables. Au-delà des révélations égrenées depuis le cambriolage des bijoux de la Couronne le 19 octobre, l’audition qui s’est tenue le 10 décembre devant la commission des affaires culturelles du Sénat a mis au jour la désorganisation structurelle du Louvre, ignorée ou tolérée depuis toujours par le ministère de la culture. « On a été profondément surpris par ce qu’on a vu au Louvre. J’ai découvert un enchaînement de fragilités que je ne soupçonnais pas, le fait que la sûreté ne soit pas cardinale. Chacun fait ce qu’il peut, chacun pédale dans sa roue, et ça produit des catastrophes. »
C’est en ces termes que s’exprime Noël Corbin, chef de l’inspection générale des affaires culturelles (IGAC), qui a lui-même exercé comme directeur financier et juridique du musée entre 2011 et 2013. Le plus grand musée du monde, qui s’est cru invulnérable, dévoile désormais la profondeur de ses failles.
L’escouade de sept inspecteurs dépêchés au Louvre par Rachida Dati au lendemain de l’attaque à la disqueuse a pointé une à une toutes les vulnérabilités : une seule caméra extérieure en activité dirigée vers la fenêtre de la galerie d’Apollon, des images qui ne sont pas regardées en direct au PC central, un temps de résistance des fenêtres très faible… A ces défaillances d’ordre technique, les fonctionnaires ajoutent la relecture des nombreux audits dont personne n’avait tenu compte.