Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire « Darons daronnes » sur la parentalité, qui est envoyée tous les mercredis à 18 heures. Vous pouvez vous inscrire gratuitement à cette newsletter en suivant ce lien.
Dans le premier épisode du podcast « Mon héroïne » (Arte Radio), Audrey Bissonnier Chazal découvre, dans un dialogue déchirant avec la meilleure amie de sa mère, que cette dernière n’a pas cessé de consommer de l’héroïne pendant sa grossesse : « Ah, elle s’est défoncée jusqu’à ma naissance ? Ah bon ? Ah ouais… Quand je pense que moi j’ai arrêté de fumer quand je suis tombée enceinte.
– Ouais mais bon, à l’époque, on fumait quand on était enceinte.
– Ouais, mais se piquer, quand même ? »
Ce n’est pas la seule fois, au cours de ce podcast en trois épisodes, que la voix d’Audrey Bissonnier Chazal, 44 ans, redevient celle de la petite fille qu’elle a été. La petite fille née dans l’aristocratie parisienne et dont les parents, toxicomanes, sont tous les deux morts du sida à 39 ans, quand elle avait 10 et 12 ans. Une petite fille qui essaie de comprendre si ce qu’elle a vécu est normal, ou en tout cas acceptable. Acceptable d’être « née en manque » ? Acceptable de se réveiller seule à la maison, au beau milieu de la nuit, et de sortir dans la rue en peignoir pour chercher ses parents partis faire la fête ? Acceptable de devoir faire chauffer une cuillère d’héroïne à 11 ans et l’injecter à sa mère, trop malade pour le faire ?