A la fin de la vingtaine, Paul n’arrivait plus à quitter cet état cotonneux où les muscles se relâchent et la tête flotte – que ce soit sur un set d’acid techno ou en allant au boulot. « Je me faisais une trace de kétamine tous les matins, c’était mon premier réflexe. Dès que j’avais une angoisse, ça me calmait », raconte cet éducateur du Sud-Ouest, aujourd’hui 31 ans. De l’extérieur, son quotidien suit son cours. Mais lui a l’impression d’avancer à côté de sa vie, complètement en décalage avec le reste du monde. Dans son entourage, l’inquiétude grandit. C’est lors d’une soirée, en 2021, qu’une amie finit par l’interroger. Le début d’un déclic : « J’avais besoin d’un regard extérieur sur ma consommation. »

Utilisée comme anesthésique en médecine humaine et vétérinaire, la kétamine s’est progressivement diffusée dans les lieux festifs de la « gen Z » et jusque… dans leurs canapés. Autrefois cantonnée aux free parties, la drogue connaît un nouvel essor à partir de 2015, portée par l’émergence d’un « milieu techno avec une forte influence berlinoise », explique le sociologue Vincent Benso, membre de Techno +, association de réduction des risques en milieu techno.

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