Comment meurent les neurones dans le cerveau des personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer, Parkinson, Huntington… ? L’énigme est loin d’être purement académique. Comprendre les processus en jeu, en effet, pourrait conduire au développement d’antidotes capables d’en bloquer des maillons essentiels. Avec l’espoir de ralentir l’évolution de ces maladies.

Le 4 décembre, la revue Cell a révélé un mécanisme inédit de cette mort neuronale. Une équipe de recherche internationale, coordonnée par Marcus Conrad, du Centre Helmholtz et de l’université technique de Munich (Allemagne), s’est d’abord intéressée aux cas d’enfants atteints d’une affection neurodégénérative très rare et dévastatrice : la dysplasie spondylométaphysaire de type Sedaghatian (SSMD). « Dans le monde, seulement 24 enfants atteints ont été identifiés », précise Adam Wahida, du même centre de recherche, l’un des premiers auteurs de cette étude.

Les enfants touchés, le plus souvent, meurent in utero ou dans les jours qui suivent la naissance. Ils présentent une neurodégénérescence sévère et précoce (malformation du cortex et du cervelet, absence de corps calleux), des épilepsies frontales, des anomalies du squelette et une insuffisance cardio-respiratoire.

Chez ces enfants, les chercheurs ont découvert une mutation particulière qui les a mis sur la piste d’un mécanisme pouvant intervenir dans d’autres maladies neurodégénératives. Observée pour la première fois en 2008 par Marcus Conrad à Munich, cette forme de mort cellulaire a été disséquée et baptisée « ferroptose » en 2012 par l’équipe de Brent Stockwell, à l’université Columbia, à New York.

La ferroptose est déclenchée par une oxydation massive et incontrôlée des phospholipides membranaires, sans qu’un signal spécifique intervienne. « C’est comme si les lipides des membranes cellulaires rouillaient », observe Marcus Conrad. Comme la nécrose, elle se caractérise par un gonflement de la cellule et de ses organites, une rupture de la membrane plasmique qui l’entoure, et par la mort de celle-ci. Et se distingue de l’apoptose, un « suicide cellulaire » programmé, qui se produit sans rupture des membranes cellulaires.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario