« Je vis et je me déplace au milieu d’un léger brouillard, qui prive les choses et les gens de contours précis. (…) Ce flou forme un voile qui modifie les réalités comme dans un rêve… » Dans un épisode de « Surpris par la nuit », diffusé en 2003 sur France Culture, Catherine Grive-Santini, autrice, proposait une vision artistique de ce « monde en eaux troubles » que dessine la myopie. Comme si la poésie du flou, paradoxalement, corrigeait « la crudité du réalisme ».
Mais la myopie, sur les plans épidémiologique et médical, est une nette réalité. « Les projections épidémiologiques prévoient que, en 2050, 50 % de la population mondiale sera myope. Et la prévalence des myopies fortes pourrait atteindre 10 % », relève Dominique Brémond-Gignac, cheffe du service d’ophtalmologie de l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), à Paris.