Dermatose nodulaire contagieuse : « Qu’est-ce qu’une vache pour ces gestionnaires ? Rien ! »

Nos concitoyens sont actuellement confrontés, notamment sur les réseaux sociaux, à des images de vaches mortes, de corps entassés dans des cours de ferme, puis chargés dans des bennes comme des voitures à la casse ou à des images de jeunes veaux appelant leur mère avant d’être brutalement poussés dans des bétaillères, alors même qu’ils tiennent à peine sur leurs pattes. Dans des fermes cernées par des camions de gendarmes, voire de blindés Centaure, survolées par des drones, dans les beuglements des vaches, les cris et les pleurs, les gaz lacrymogènes, parfois même les tirs de LBD, et alors que, peu à peu, la violence des forces de l’ordre permet de prendre « le contrôle de la ferme », des vétérinaires, conformément aux injonctions de leur ordre – sous peine de radiation –, font leur office et dispensent tir de matador et injections létales à des bêtes en état de choc.

Ce scénario, récurrent en France actuellement, qui a pour dénomination administrative « dépeuplement », a pour cause une maladie bovine, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Cette maladie, apparue en France en juin, est due à un virus transmis par des insectes. Ce n’est pas une zoonose, elle ne met aucunement en péril les populations humaines et n’est pas mortelle pour la majorité des animaux (de 1 % à 5 %). Elle pénalise temporairement la production. Elle est connue depuis longtemps sur le continent africain, où des éleveurs isolent et soignent les animaux atteints et vaccinent le troupeau. Tout comme lors des charniers ouverts lors de la crise de la vache folle, c’est peut-être auprès de ces éleveurs qu’il faudrait prendre des leçons en se rappelant que, profondément choqués par les violences faites aux vaches, les Peuls auraient alors, pour souligner l’inutile monstruosité de ce qui était infligé aux bêtes, proposé de les acheter aux Européens.

Le choix du ministère de l’agriculture, tout comme celui de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, appuyé sur les recommandations européennes, n’est pas de protéger et de soigner, encore moins de financer des recherches scientifiques pour comprendre comment développer l’immunité des animaux dans un contexte de réchauffement climatique, mais de « dépeupler » afin de préserver à court terme les exportations de l’industrie de la viande et du lait, pénalisées par la présence de maladies (DNC, mais aussi brucellose ou tuberculose) ou par les politiques vaccinales, car un animal vacciné ne peut être distingué d’un animal porteur du virus, mais qui ne manifeste aucun symptôme, ce qui complique les échanges commerciaux.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario