L’escalade est nette. Le cadre juridique de l’intervention, plus flou que jamais. Par un simple message sur son réseau Truth Social, dans la soirée du mardi 16 décembre, Donald Trump a annoncé que l’armée américaine – et plus précisément « la plus large armada jamais assemblée dans l’histoire de l’Amérique du Sud » – organisait le blocus maritime du Venezuela, pour empêcher toute circulation des navires pétroliers de ce pays, frappés de sanctions. L’objectif semble être l’effondrement du régime local, faute de ressources, en évitant une intervention militaire américaine au sol, aux conséquences imprévisibles. Le 2 décembre, Donald Trump avait présenté comme imminentes des frappes aériennes au Venezuela même.
Un grand flou s’installe. Il entoure les intentions véritables de l’administration américaine, qui oscille en permanence entre des registres différents : la lutte contre l’immigration illégale, contre la drogue et ses cartels, contre le régime de Nicolas Maduro, contre ses ressources économiques. Ce flou concerne aussi l’ampleur de la campagne ainsi lancée, les moyens militaires sollicités et le cadre légal dans lequel elle s’inscrit.