L’accélérateur géant de particules de l’Organisation européenne de recherche nucléaire (CERN), le LHC, est connu pour avoir découvert en 2012 le boson de Higgs, la dernière particule élémentaire qui manquait au tableau de chasse. Mais le collisionneur de protons a aussi repéré 79 autres particules inconnues jusqu’alors, qui ont beaucoup moins attiré l’attention. En effet, celles-ci ne sont pas élémentaires, mais composites, c’est-à-dire faites elles-mêmes de plusieurs particules, en l’occurrence des quarks, reliés entre eux par des gluons qui jouent le rôle de colle.
Pour la première fois, dans la revue Nature du 3 décembre, l’une des équipes du LHC, CMS, dévoile les propriétés intimes de trois de ces hadrons (le terme désignant des assemblages de quarks), des tétraquarks, constitués de quatre quarks. De quoi en savoir plus sur la manière dont les quarks se lient pour former des structures plus complexes, comme les chimistes ont appris à le faire en associant des atomes pour fabriquer des molécules, ou les physiciens nucléaires, en reliant des protons et des neutrons pour créer des noyaux.