Au sein de l’université italienne, un groupe de jeunes économistes italiens s’inscrivant en convergence avec les travaux de Thomas Piketty aspire à faire école en produisant des travaux centrés sur les inégalités au prisme du travail, du changement climatique et de la transformation urbaine. Ils s’inscrivent dans un contexte national où l’augmentation de la richesse patrimoniale creuse les écarts sociaux et où la protection des privilèges qui lui sont associés est un argument électoral stratégique pour la droite au pouvoir. Parmi eux, Giacomo Gabbuti, historien de l’économie diplômé de l’université de Rome Tor Vergata et d’Oxford, ainsi que Demetrio Guzzardi, chercheur en économie et professeur à l’université de Calabre, passé par l’Université autonome de Barcelone, Paris-I Pantheon-Sorbonne Paris et l’Ecole d’économie de Paris, tous deux affiliés à la Scuola Sant’Anna de Pise, dressent le portrait d’un pays risquant « la disparition de toute idée de méritocratie » et dérivant vers un modèle rentier.