Elles s’appellent Green-Got et Helios. Ces start-up – ce ne sont pas des banques au sens réglementaire – proposent un compte courant et une carte bancaire présentés comme « bons pour la planète ». Les autres ne le seraient-ils pas ?
Si les logos de BNP Paribas et de Crédit agricole se déclinent sur les tons émeraude, cela n’en fait pas des défenseurs de la transition énergétique. Car presque toutes les banques financent des activités polluantes, notamment les énergies fossiles, en accordant des prêts à des groupes industriels grâce aux dépôts de leurs clients.
Selon une enquête de 60 millions de consommateurs sur l’éthique des banques, parue en octobre, « BNP Paribas, le Crédit agricole, BPCE et la Société générale ont l’activité la plus nocive pour le climat ». Les rares établissements traditionnels trouvant grâce aux yeux de l’étude sont le Crédit coopératif, le Crédit mutuel Arkéa et La Banque postale. Cette dernière a d’ailleurs lancé, début décembre, une carte bancaire en partenariat avec WWF France. Les dépôts des clients sur le compte associé contribueront au financement de prêts de rénovation énergétique.
Les fintech vertes vont plus loin, elles indiquent œuvrer pour l’environnement, notamment pour le climat, et justifient leur existence par cet objectif. Une goutte verte dans un océan noir ? « Les start-up ouvrent la voie, elles jouent le rôle de trublion, ce qui peut contribuer à faire progresser les banques de réseau sur ces questions, estime Julien Maldonato, associé industrie financière chez Deloitte. Mais la banque est désormais un métier d’informatique pour lequel la taille critique est importante, c’est un vrai défi pour ces petits acteurs. »
Helios et Green-Got facturent leur offre entre 3 euros et 6 euros par mois, avec une carte bancaire en bois ou en plastique recyclé. Un prix certes modéré mais loin de la gratuité affichée par la plupart des banques mobiles pour leur offre d’entrée de gamme. « Au départ, en 2020, nos clients étaient souvent des militants très engagés, mais désormais il s’agit simplement de personnes cherchant à avoir un impact moins négatif avec leur argent », témoigne Maeva Courtois, cofondatrice d’Helios, qui propose, en plus du compte courant, un contrat d’assurance-vie (en partenariat avec Goodvest). Le cabinet Greenly évalue les émissions carbone d’Helios à 100 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par million d’euros investi, contre 500 tonnes, en moyenne, pour les grands réseaux bancaires.