En 2023, 759 personnes ont perdu la vie à la suite d’un accident du travail : ce sont les chiffres du rapport annuel de la Caisse nationale de l’Assurance-maladie sur les risques professionnels, publié le vendredi 13 décembre. C’est 21 de plus qu’en 2022, année qui avait pourtant déjà marqué un record.
Depuis dix ans, le nombre de morts au travail ne cesse d’augmenter. Si les malaises demeurent la cause de plus de la moitié des cas, l’Assurance-maladie note que « les décès dus à une cause externe identifiée poursuivent leur progression, passant de 176 cas en 2022 à 193 cas en 2023 ».
Le rapport ajoute que 332 décès sont survenus après un accident de trajet (entre le domicile et le lieu de travail) et 196 après une maladie professionnelle, ce qui porte le total à 1 287 décès. Mais comme chaque année, ces chiffres ne sont que partiels : ils ne concernent que les salariés affiliés au régime général, et excluent de fait la fonction publique, les agriculteurs, les chefs d’entreprise et les microentrepreneurs.
Dans le même temps, le rapport observe une légère baisse (– 1,5 %) du nombre d’accidents du travail en France. En revanche, les maladies professionnelles augmentent, elles, de 7 % en un an. Le nombre de jours d’incapacité temporaire, ainsi que les montants des indemnités journalières et d’indemnisation de l’incapacité permanente sont au plus haut en 2023. L’inflation est la principale cause de cette hausse.
Les transports et le BTP restent les secteurs d’activité les plus touchés par la mort au travail, mais deux catégories englobant l’intérim et les services (action sociale, santé, nettoyage, banques, assurances, administrations…) présentent une hausse inquiétante de 11 %.
Concernant les causes, un quart des décès sont imputables au risque routier, 17 % à 19 % à des situations de manutention manuelle, 15 % à des chutes de hauteur. Les moins de 25 ans sont aussi toujours touchés, puisque 33 d’entre eux ont perdu la vie au travail en 2023.