« Allô “Le Monde” ? C’est encore Pierre Vidal-Naquet… »

« Page trois, cinquième colonne, deuxième paragraphe, je vous demande de bien vouloir corriger… » Au téléphone, une voix pas commode énumère une série d’erreurs ou de coquilles. Il est à peine 14 heures, la première édition du Monde est tout juste arrivée dans les kiosques parisiens que Pierre Vidal-Naquet a déjà pris son combiné et composé le PRO (770 sur les claviers téléphoniques) 91-29, le standard du quotidien situé dans le quartier des Grands Boulevards, près de la rue de Provence.

« C’est “Vidal”… Qui le prend ? » Au bout des téléphones fixes de la rue des Italiens, les candidats ne se pressent pas. Un vent de panique s’installe également dans les étages lorsque le petit homme à la cravate de traviole et la chemise sortie du pantalon se pointe directement au journal et grimpe les escaliers. Plusieurs courriers s’empilent en effet sur le bureau du rédacteur en chef : « Puis-je vous rappeler mon article en souffrance depuis un bon mois ? » Mais « Vidal » a « la voix de ceux qui savent », résume joliment l’historien François Hartog, auteur de Vidal-Naquet, historien en personne (La Découverte, 2007). Alors, après ses coups de fil, l’atelier « repique au marbre pour la seconde », cette édition qui inclut en « der » les infos les plus fraîches et le cours de la Bourse, pour la tombée du soir.

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