Réforme sociétale majeure, la loi relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), dite loi Veil, promulguée le 17 janvier 1975, est l’aboutissement de plusieurs années de combat acharné.
Le 5 avril 1971, 343 femmes, célèbres ou anonymes, défiaient la loi et faisaient cause commune en signant dans Le Nouvel Observateur un manifeste pour le droit à disposer de leur corps, et notamment pour l’avortement libre et gratuit, alors interdit. Parmi elles : Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Marguerite Duras, Gisèle Halimi, Jeanne Moreau… Trente ans après la publication de ce manifeste, Le Monde revenait, le 8 avril 2001, sur l’un des actes militants les plus emblématiques dans la lutte pour l’avortement.
Gisèle Halimi, l’avocate de Marie-Claire Chevalier et de sa mère, lors du procès de Bobigny en 1972, signe une tribune dans Le Monde en faveur de la légalisation de l’avortement. « L’homme a des rapports sexuels, est père, homme politique. Il se réalise en dehors de tout destin biologique. Pour la femme, et hors la maternité, point de salut. Le reste n’est qu’appoint ou donnée subsidiaire », écrit notamment Gisèle Halimi.
Le journaliste du Monde Philippe Boucher retrace les faits ayant conduit une mineure, Marie-Claire Chevalier – devenue l’une des figures de la lutte pour le droit des femmes à l’IVG –, à recourir à un avortement clandestin.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil, alors ministre de la santé, monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre la loi dépénalisant l’avortement. Elle va faire face à des adversaires déchaînés, dans un climat d’une grande brutalité. Dans cet article, Le Monde revenait sur le célèbre discours prononcé par la ministre de Valéry Giscard d’Estaing.