Une large déclaration de soutien politique, mais des engagements financiers encore limités. Au premier jour du sommet de haut niveau organisé dans la ville brésilienne de Belem, en amont de la 30e conférence mondiale pour le climat (COP30), le président Luiz Inacio Lula da Silva a officiellement lancé le Tropical Forest Forever Facility (TFFF), un nouvel instrument financier destiné à protéger les forêts tropicales. Une cinquantaine de pays ont dit appuyer cette initiative, mais seuls quelques-uns ont, à ce stade, annoncé des contributions fermes.
Le TFFF « sera l’un des principaux résultats concrets » de la COP30, a assuré le président brésilien, qui avait plus tôt qualifié l’Amazonie de « plus grand symbole de la cause environnementale ». De nombreuses organisations de protection de la nature ont salué le lancement de cet instrument, parfois qualifié de « révolutionnaire ».
L’aspect innovant du TFFF est double : il vise à donner de la valeur à la forêt intacte, en versant chaque année une rémunération aux pays qui choisissent de préserver ces écosystèmes plutôt que de les exploiter, et il s’appuie sur un mécanisme de financement mêlant argent public et privé investi sur les marchés financiers. « Il s’agit d’une proposition audacieuse : un fonds conçu par le Sud global pour le Sud global, souligne Mariana Oliveira, du World Resources Institute Brésil. Il offre des paiements prévisibles et basés sur la performance [de la protection forestière] aux pays qui préservent leurs forêts, s’éloignant ainsi de la dépendance à la philanthropie. »