« Je ne comprends pas pourquoi vous ne nous calculez pas… » Pour exprimer le ras-le-bol des régions au premier ministre qui lui fait face, la présidente (Les Républicains) du conseil régional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, utilise un langage direct. Alors qu’elles ont leur mot à dire dans beaucoup de politiques publiques, « les régions sont niées. On a le sentiment que l’on gêne. Si on était préfet de région, on serait mieux traité », lance-t-elle à un Sébastien Lecornu qui l’écoute avec gravité. Dans la salle de l’Horloge du Grand Commun, une annexe du château de Versailles, chacun assiste à la tirade de Mme Pécresse en buvant un café et, pour certains, du petit-lait.
Pourtant, si le premier ministre a proposé cette « réunion de travail » aux présidents de région, à l’occasion de leur congrès annuel, jeudi 6 novembre à Versailles, c’est qu’il entendait montrer que, précisément, il les « calcule ». Plutôt qu’un « grand discours vertical », le chef du gouvernement, entouré de cinq ministres, a préféré « une méthode horizontale, pragmatique et collégiale », vante son entourage. Et ça s’est vu. « Jusqu’ici, on avait des premiers ministres qui venaient faire un show. Lui nous propose deux heures et quart de réunion de travail, donc on va pouvoir tout se dire, et il va en sortir quelque chose », se réjouissait Franck Leroy, président divers droite de la région Grand-Est, qualifiant Sébastien Lecornu d’« homme de dialogue ».