Grandir dans l’ombre d’un aîné célèbre et adulé n’est pas toujours facile… Quand le canapé Kashima voit le jour, en 1976, chez Ligne Roset, le Togo, divan bas plissé comme un shar-pei lancé par l’enseigne trois ans plus tôt, entame son irrésistible ascension. Grâce à ces deux modèles, et à quelques autres, le designer lyonnais Michel Ducaroy deviendra le pape du « tout-mousse », assise emblématique des années 1970.
Aussi enveloppant que le Togo avec sa forme en nid, bien que légèrement plus haut et doté d’un dossier moins incurvé, le Kashima – Michel Ducaroy aimait donner des noms de destinations exotiques à ses créations – est pensé comme « une adaptation moderne du canapé anglais Chesterfield, avec son motif de pochage carré », explique Antoine Roset, directeur général de Ligne Roset et de Cinna. Cette technique de capitonnage ardue et la souveraineté commerciale du Togo finiront par avoir raison de la production du Kashima, suspendue en 1991.
Il faudra alors attendre 2023, l’explosion des ventes de canapés et le succès du mobilier à l’esthétique seventies pour que cette référence réintègre le catalogue Ligne Roset. Plus confortable encore, modulable (deux ou trois places, pouf ou méridienne), la version actuelle, fabriquée à partir d’une moindre quantité de mousse, implique aussi un travail de tapisserie moins complexe.
L’accueil très positif réservé à ce nouveau Kashima entraîne aujourd’hui la réédition de son fauteuil, une pièce dont « le volume a été retravaillé pour être plus agréable à l’œil », précise Antoine Roset. Déclinable dans près de 500 versions – grâce à une large variété de couleurs, textiles et cuirs –, ce siège, par son allure originale moins marquée que celle du Togo, s’associe facilement à d’autres assises de différents styles.