« La Destination », de Valérian Guillaume : soleil, sable chaud et hurluberlus

La Destination, de Valérian Guillaume, également comédien et metteur en scène de théâtre, est un roman balnéaire d’une délicieuse légèreté. Ici, point d’intrigue haletante ni de rebondissements spectaculaires. L’écrivain, qui publie son deuxième livre après Nul si découvert (L’Olivier, 2020), s’intéresse plutôt à la manière dont l’intensité de la vie s’immisce dans les interstices du quotidien, lorsque la cadence du temps se trouve soudain ralentie par l’arrivée des vacances. Comme certains films d’Eric Rohmer – on pense à Pauline à la plage (1983) ou Conte d’été (1996) –, la légèreté du ton et la simplicité des situations pourraient passer pour de la frivolité, et susciter l’ennui. Pourtant, très vite, le lecteur se laisse captiver, non par l’intrigue – ténue – mais par la justesse des dialogues et la délicatesse des images. Valérian Guillaume est un écrivain de l’instant, qui recueille les sensations comme on ramasse sur la plage des coquillages un peu biscornus.

« La Destination » est le nom imaginaire d’une petite station balnéaire, probablement située dans le sud-ouest de la France, avec sa pinède, ses chemins sablonneux, ses villas blanches et ses marchés de plein air. C’est l’été. Il y a, d’un côté, l’afflux massif des touristes, « corps touristiques (…) avec leurs cornets, leurs joies et leurs appareils photos », venus en groupe, pour notamment se frotter contre le « rocher de l’Ange » auquel on prête des pouvoirs magiques. Et, de l’autre, une petite communauté, vivant à l’année dans ce village au bord de la mer. Ce sont des commerçants, des adolescents désœuvrés, des hurluberlus contemplatifs, dont l’écrivain esquisse des fragments d’existence à travers la voix de sa narratrice : une collégienne un peu perdue, qui s’exprime dans ces pages comme dans un journal intime.

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