« On est seuls au monde. » Cette phrase résonnera longtemps dans la tête de Denis Bruno. « Imaginez un peu la scène… raconte-t-il. Le feu entoure ma maison, il est à deux mètres de la façade et tout près dans le jardin, derrière. Moi, j’humidifie les murs comme je peux avec mon tuyau d’arrosage et le pompier qui tient la lance me dit : “On est seuls au monde”. »
Déjà inquiet de la violence des flammes, Denis Bruno reconnaît avoir senti la peur l’envahir. Une sensation qu’il ne connaissait pas, mais qui l’a habité durant les longues heures où le feu a tourné autour de Coustouge (Aude), son village des Corbières. « Etre au milieu des flammes, entendre leur bruit, c’est effrayant. Mais il fallait que je reste pour protéger ce qui fait ma vie, ce que j’ai construit. »
Cette peur, ils sont nombreux à l’avoir ressentie, chacun à leur manière, face à la déferlante de flammes que connaît le massif des Corbières depuis mardi 5 août à 16 heures. A Coustouge, où trois maisons ont brûlé, une partie des 116 habitants ont fui, dès mardi soir, les flammes qui ont rodé une partie de la nuit. Mercredi, une partie d’entre eux sont revenus en fin de journée et n’ont pu que constater le spectacle de désolation.