C’est le naufrage le plus meurtrier des cinq dernières années sur la « route de l’Est ». Dimanche 3 août, au moins 90 personnes sont mortes noyées près de la côte de Shuqrah, au large du Yémen. D’après Abdusattor Esoev, chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 154 personnes se trouvaient à bord d’un bateau en bois lorsque celui-ci, « surchargé » et « naviguant dans une mer mauvaise », s’est renversé dans le golfe d’Aden. Douze migrants – des hommes – ont survécu à l’incident, mais une cinquantaine de personnes sont toujours portées disparues. Toutes venaient d’Ethiopie.
Lundi, le ministère éthiopien des affaires étrangères a exprimé sa « profonde tristesse » et présenté ses condoléances aux familles des victimes dans un communiqué repris par le média d’Etat Fana Media Corporation. Il a également exhorté les citoyens éthiopiens à « éviter les voies de migration irrégulières » et à « se protéger des trafiquants d’êtres humains », qui « exploitent les personnes vulnérables et les exposent à des risques mortels ».
Les naufrages sur cette route, « l’une des plus risquées au monde » d’après l’OIM, ne sont pas rares. En mars, quatre embarcations de migrants ont sombré dans la zone, avec un bilan très lourd de 180 disparus. Et c’est sans compter les avaries. Mercredi, au moins sept Ethiopiens sont morts de soif et de faim, et plusieurs autres portés disparus, après la défaillance en pleine mer d’un bateau parti de Somalie à destination du Yémen.