La dynastie des Mérovingiens, ces rois qu’on adore détester

C’est l’histoire d’une œuvre de douleur, pleine de souffle lyrique et de violence. Une fresque historique pensée par un homme aveugle et à demi paralysé qui s’est jeté à corps perdu dans l’écriture, de peur qu’on ne l’oublie.

Augustin Thierry (1795-1856) est né à Blois. Dès son plus jeune âge, il se fait remarquer comme un authentique surdoué. A 16 ans, il monte à Paris et entre au « pensionnat normal », avatar napoléonien de l’Ecole normale supérieure. Après une brève expérience de professeur à Compiègne (Oise), il devient le secrétaire particulier du comte de Saint-Simon (1760-1825), un aristocrate et philosophe qui cherchait de jeunes têtes bien faites pour mettre en œuvre ses idées modernistes.

A 20 ans, Augustin Thierry a donc un avenir glorieux devant lui. Il s’impose comme une des figures les plus en vue du mouvement libéral, mais sa santé se dégrade. Maux d’estomac, perte de sensibilité des membres, troubles moteurs… il a beau attribuer ces symptômes au surmenage, cela ne l’incite pas pour autant à lever le pied. Le mal progresse. Thierry perd peu à peu la vision de l’œil gauche, puis du droit ; en 1825, il n’est plus à même de lire, ce qui ne l’empêche pas de publier une Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands appelée à faire date.

Bientôt, ses membres sont gagnés par la paralysie ; il commence à ne plus pouvoir se déplacer sans aide. Dans la biographie qu’elle consacra à l’historien (Augustin Thierry. L’histoire autrement, Publisud, 1996), Anne Denieul-Cormier (1928-2023) affirme que ces affections étaient dues à une syphilis très avancée, contractée après son arrivée à Paris.

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