Pour les jeunes amateurs de free-party, Paris est « un terrain de jeu en mouvement »

Il est 23 heures lorsque Ades, 30 ans, après avoir longé un pont parisien, s’aventure dans une allée parsemée de déchets. L’adresse, insiste-t-il, doit rester secrète. Comme son identité. Tous les intervenants rencontrés dans le cadre de cet article ont choisi de s’exprimer avec leur surnom de « teufeur ». Un graffeur coiffé d’un béret noir ouvre la porte taguée d’un local abandonné. Ades descend d’un étage grâce à l’échelle mise à disposition. Un couloir exigu traversé par des câbles le conduit jusqu’à une grotte en béton.

Tracknard, jeune DJ de 20 ans, joue de l’acid mental tribe, un genre de musique électronique qui combine plusieurs sous-genres de la musique techno underground. Les premiers arrivés, en larges pantalons et sweats noirs, dansent déjà. Vêtu d’une veste colorée par des traces de peinture, Ades les observe. Pour lui, la capitale est « un terrain de jeu en mouvement », « un game » qui lui procure de l’adrénaline.

Assis sur un banc, Origami, 18 ans, et Toto, 19 ans, tiennent le stand de la soirée. Ils vendent des stickers, des photos d’urbex – exploration urbaine, une pratique consistant à visiter des lieux construits et abandonnés ou rendus inaccessibles au public –, des affiches de la soirée et des objets en résine qui contiennent des insectes, comme des papillons de nuit ou des scarabées.

Le duo a commencé par assister à des concerts punk avant de participer à des free-parties. Pour Toto, ces soirées autogérées sont « extrêmement politiques », contrairement aux clubs, qu’il juge « mainstream » (grand public). Origami, étudiante en cinéma, affirme adhérer aux valeurs politiques de ces rendez-vous illégaux. Au-dessus de sa tête blonde se dresse un étendard de la gauche radicale, le drapeau rouge et noir de l’Action antifasciste.

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