Gen d’Hiroshima est un cri du cœur contre l’horreur de la guerre et de l’endoctrinement, un souffle de vie et de liberté. Le manga signé Keiji Nakazawa est de ce fait exécré par une extrême droite révisionniste et nostalgique du Japon militariste. Certes, l’auteur n’a jamais subi de violences physiques, mais « il a reçu des appels menaçant pour lui demander pourquoi il détestait l’empereur », se souvient Masahiro Ooshima, à l’origine du « Project Gen » de traduction en anglais du manga. Et, depuis la mort du mangaka, en 2012, une pression insidieuse s’exerce pour retirer l’œuvre des programmes d’éducation et des bibliothèques scolaires du Japon.

Dès l’origine, Gen d’Hiroshima s’est imposé comme un geste politique. Lorsque Keiji Nakazawa se lance dans sa réalisation, en 1966, il est bouleversé par les funérailles de sa mère, Kimiyo. La commission d’enquête sur les dommages de la bombe atomique a demandé à disséquer le corps de la défunte. Pour lui, cet organisme américain, créé en 1946, est détestable. Les victimes n’y sont pas soignées, juste examinées. Furieux, il décide de « demander des comptes aux responsables de la guerre et des bombardements atomiques, qu’il s’agisse des gouvernements japonais ou américain. Par les mangas, je les combattrai jusqu’au bout », tonne-t-il dans son autobiographie, Hadashi no Gen Watashi no Isho (« Gen d’Hiroshima, ma volonté », (Editions Asahi Shimbun, non traduit).

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