Le pacs est entré tranquillement dans le langage commun. Sa définition, elle, tient en une phrase du code civil (article 515-1) : « Un pacte civil de solidarité est un contrat conclu par deux personnes physiques majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune. » La bataille politique menant à son adoption, en 1999, portée par le gouvernement de Lionel Jospin, aura pourtant été des plus âpres. Pendant plus d’un an, des postures ouvertement homophobes et des visions figées de la famille ont tendu le débat dans l’Hémicycle mais aussi dans l’espace public, lors de manifestations « anti-pacs ».
A cette époque, ce bruit ne permet pas d’entendre les chercheurs travaillant sur la famille, notamment en sociologie, qui estiment que le pacs va venir non seulement combler un manque « chez les couples homosexuels, dont il fallait que la cause avance » mais « aussi chez les couples hétéros, se détournant du mariage depuis les années 1970 et ayant tout de même besoin d’une sécurité contractuelle », observe François de Singly, professeur émérite de sociologie à l’université Paris-Cité.
L’histoire des vingt-cinq dernières années a confirmé cette intuition : le pacs se porte bien chez les couples du même sexe et très bien chez les couples hétérosexuels. Il s’apparente à un bon thermomètre des transformations des rapports de genre et des liens amoureux qui caractérisent la société française depuis une cinquantaine d’années.