Parfois, la polémique se niche au cœur des sujets d’examen. En Corée du Sud, les 19 et 20 juillet, la faculté de design et d’art de l’université de Suwon (province de Gyeonggi) organisait un concours et proposait ce sujet : « Décrivez l’expression d’un pilote commandant de bord (homme d’une quarantaine d’années) juste avant le crash de son avion. » Réservé aux lycéens, ce concours n’avait rien d’anodin, car l’obtention éventuelle d’un prix pouvait leur donner des points pour les précieuses admissions aux universités. Trente-neuf candidats ont choisi le sujet sur le pilote de ligne, proposé à l’épreuve de sculpture, qui demandait de réaliser un buste.
La révélation du sujet a très vite suscité une forte colère dans le pays. Il a ravivé le souvenir de l’accident survenu à l’aéroport international de Muan, dans le sud-ouest, quand un avion de ligne s’est écrasé le 29 décembre 2024, faisant 179 morts, la pire catastrophe aérienne de l’histoire du pays. Le 27 juillet, l’association des familles des victimes du crash a diffusé un communiqué : « Au nom de l’imagination et de la création, utiliser la mort comme sujet et présenter la souffrance comme de l’art n’est pas de l’éducation, mais de la violence. » Les mots sont forts, à la mesure de l’émotion des proches de victimes.