Difficile de glisser sa maison sur un compte offshore ou de la dissimuler au fisc. C’est précisément la raison pour laquelle, dans les pays en développement, les autorités s’intéressent de près à la taxe foncière. « Le bien immobilier ne peut pas être caché à l’administration fiscale, ce qui en fait un impôt idéal », résume Bassirou Sarr, directeur de cabinet du ministère sénégalais des finances et du budget.
Avec une dette représentant près de 119 % de son produit intérieur brut (PIB), selon les estimations de la banque Barclays, le pays le plus endetté d’Afrique doit impérativement accroître ses recettes fiscales. Celles de la taxe foncière ont un potentiel important. Au Sénégal, elles ne fournissent que 0,3 % des recettes de l’Etat, contre 2 % en Afrique subsaharienne et environ 6 % dans les Etats membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Comme dans d’autres pays en développement, les autorités privilégiaient les impôts sur les grandes entreprises, les PME et enfin les contribuables employés dans le secteur formel, plus faciles à collecter.