Dès les premiers pas, l’exposition interpelle : des bandes noires caviardent une partie du texte de présentation, en thaï et en anglais. A gauche, une constellation relie les artistes exposés et leur région d’origine. Russes, Iraniens, Birmans, Syrien, tous en exil ou issus de la diaspora d’un peuple opprimé. Là encore, plusieurs noms ont disparu sous les mêmes bandes noires. Visiblement censurés.

Depuis le 24 juillet, le Bangkok Art and Culture Centre (BACC), l’un des principaux lieux d’art contemporain de la capitale thaïlandaise, présente au 8? étage « Constellation of Complicity : Visualising the Global Machinery of Authoritarian Solidarity ». L’exposition, qui explore les « alliances formelles et informelles entre Etats autoritaires », se retrouve ironiquement confrontée au sujet qu’elle développe. Trois jours seulement après son ouverture, des représentants de l’ambassade de Chine, accompagnés de responsables municipaux de Bangkok, se sont rendus au BACC pour réclamer sa fermeture.

Dans un courriel daté du 30 juillet, cité par Reuters, le centre d’art admet des « pressions » de Pékin et affirme avoir dû « procéder à certains ajustements » sous peine de « déclencher des tensions diplomatiques entre la Thaïlande et la Chine ». Résultat : du début à la fin de l’exposition, des bandes noires masquent le nom et l’origine des artistes hongkongais, ouïgours et tibétains. Certaines de leurs œuvres ont été altérées, d’autres purement et simplement retirées.

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