Unis dans leur détermination à combattre pour la survie de leur pays, les soldats ukrainiens n’ont pas tous la même réaction quand, à l’occasion des épisodiques initiatives américaines, l’hypothèse d’un cessez-le-feu ouvrant la voie à la diplomatie ressurgit.
Ils savent que l’option privilégiée par le président des Etats-Unis, Donald Trump, depuis son arrivée au pouvoir, en janvier, à sa rencontre infructueuse avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le 15 août en Alaska, a pour le moment été abandonnée, Moscou refusant le principe d’une trêve sur le champ de bataille. Mais ils savent aussi que Kiev, dans un souci de préserver ce qu’il reste de son alliance avec Washington, en a accepté le principe, et que l’hypothèse pourrait revenir sur la table.
« Les premiers à vouloir que la guerre s’arrête sont les militaires, affirme le colonel Hryhoriy Shapoval, qui sert au sein de l’état-major du commandement opérationnel Est, basé à Dnipro et couvrant les fronts les plus actifs du pays. Pour nous, soldats, il est toujours un peu étrange de voir ces gens, à l’étranger, qui affirment, tout en buvant tranquillement leur bière, que nous devrions ou ne devrions absolument pas céder de territoires. » L’officier critique tant « les principes irréalistes » que ce qu’il croit être « une vision romantique » de la guerre. Il rappelle que « la guerre, c’est sale », que « la guerre, c’est être dans la merde jusqu’au cou ».