En vacances, on s’était promis de lire enfin Proust : « Bien sûr, je te le passerai quand je l’aurai fini »

Un curieux phénomène veut que l’été, les rubriques Culture des médias s’attachent systématiquement à nous proposer la liste des « dix livres à glisser dans sa valise ». Mais depuis quand ça se glisse, des livres ? Ça s’écrase, oui ! A moins d’emporter de la fonte pour bosser son upper body, les livres, c’est ce qu’il y a de plus lourd dans un bagage. Voilà qui devrait pousser à la prudence. Et pourtant, chaque année, des kilos de papier font des kilomètres, pour ne jamais voir la lumière.

Qu’est-ce qui, malgré l’expérience, nous conduit à reproduire la même erreur ? Cela tient sans doute à la représentation que l’on se fait des vacances. Le livre est supposé cumuler tous les bienfaits des congés : l’évasion ! du temps pour soi ! un pas de côté ! L’autre explication est plus narcissique : l’été est non seulement la seule période de l’année pendant laquelle on lit régulièrement devant les autres, mais aussi celle pendant laquelle on se demande mutuellement ce qu’on lit (c’est sûrement pour ne plus avoir à répondre aux interrogations de ses camarades de plage que Barack Obama en est venu à publier chaque année la liste de ses lectures estivales).

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