Dans un classique des sciences sociales, La Société contre l’Etat (Minuit, 1974), l’ethnologue Pierre Clastres (1934-1977) s’en prenait rudement à une anthropologie marxiste qui, à ses yeux, réduisait la question de l’origine de la violence guerrière à l’appropriation de ressources économiques. Pour lui, la guerre chez les peuples premiers servait un but exclusivement politique : empêcher la formation d’une hiérarchie puis la naissance d’un Etat à l’intérieur de la tribu, en dirigeant la violence vers l’extérieur.

Avec Casus belli, un ethnologue d’aujourd’hui venu de l’économie, Christophe Darmangeat, repense de fond en comble ce problème d’autant plus actuel que la guerre s’est faite plus présente. S’il revendique son attachement au marxisme et estime qu’on ne peut totalement détacher les affrontements humains de causes liées à la quête de ressources réelles ou imaginaires, il ne s’en montre pas moins critique d’une anthropologie qui se contenterait d’expliquer l’ensemble des phénomènes humains à partir des rapports de production. Pas plus qu’il n’attribue la guerre à une « nature » humaine par essence agressive, sous prétexte que l’on voit les premières traces d’affrontements surgir dès le paléolithique.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario