En ce début des années 1940, le fascisme italien pourrit par les entrailles. En leur centre, il y a l’utopie de Benito Mussolini (1883-1945) : bâtir une nation de guerriers. Mais l’armée italienne – mal équipée, mal encadrée, mal entraînée – se fait humilier partout où elle s’engage, aussi bien dans les Balkans qu’en Afrique du Nord. Les nazis n’ont qu’une envie : se débarrasser de l’encombrant cousin latin, dont les hiérarques ressemblent de plus en plus à des bouffons pathétiques. Le Duce, pour sa part, lutte contre lui-même : homme de plus en plus capricieux, qui ne cherche qu’à être flatté et adulé, il s’enferme dans des petits calculs politiques à court terme. Mais surtout, il est handicapé par une maladie stomacale qui le laisse plié en deux de douleur. Les entrailles, toujours.

Dans M. L’heure du destin, quatrième (et avant-dernier) volet du monumental roman biographique qu’il consacre au dictateur fasciste, Antonio Scurati s’intéresse aux prémices de sa chute, soit la période allant de 1940 à 1943 : déroutes militaires, éloignement de l’allié allemand, perte d’adhésion populaire, premières trahisons qui jouent dans les coulisses d’un pouvoir décrépi après vingt ans de règne… Tous les jalons sont posés pour la destitution de Mussolini par le Grand Conseil du fascisme en juillet 1943, séquence finale du livre. Le tome suivant, paru en Italie pour les 80 ans de la mort de Mussolini, racontera l’horreur que furent la République de Salo et son épilogue de la piazzale Loreto, à Milan, en avril 1945, où le corps du Duce fut pendu par les pieds et profané.

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