Chaque jour, à midi (heure du Pacifique), depuis sa cuisine écrue de San Francisco, Barry W. Enderwick enfile une chemise à motifs, branche sa caméra et se frotte les mains à l’idée de présenter une recette de sandwich puisée dans l’un de ses 60 vieux livres de gastronomie. Depuis 2018, il a décortiqué, pressé, tartiné et croqué plus de 1 000 sandwichs du XXe siècle, pour le plus grand bonheur de ses abonnés Instagram, qui réclament leur pain garni quotidien.
A chaque « dwich », Barry W. Enderwick cite la date de parution de la recette et sa source, à l’instar de l’épuré tomato sandwich, publié en temps de guerre (1918), consistant en une simple tranche de tomate trempée dans une mayonnaise pimentée : « Quand j’ai commencé, je n’avais qu’un PDF de The Up-To-Date Sandwich Book, publié en 1909, qui contenait 400 recettes. J’ai découvert qu’Archive.org propose des milliers de livres de cuisine, dont certains compilant uniquement des sandwichs. Je suis tombé dedans en ratissant la bibliothèque du Congrès et en consultant les vieux journaux. »
Parfois, le sandwichologue tombe sur un os, comme le yeast sandwich, composé d’un mélange de levure délayée et de ketchup, qui aurait mieux fait de ne pas être exhumé : ce dernier est né lors d’une campagne des années 1930 pour écouler les stocks de levure au moment où le pain de mie (qui n’en nécessitait pas) s’est imposé dans les placards des Américains. En prime, Barry propose toujours en fin de vidéo d’incorporer un ingrédient d’aujourd’hui à ces sandwichs d’hier, pour mieux savourer le goût d’une époque.
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