En 2005, trois jeunes Suédois, âgés de 24 ans, Sebastian Siemiatkowski, Niklas Adalberth et Victor Jacobsson, créent leur start-up, lors d’un concours d’entrepreneuriat organisé par la Stockholm School of Economics. Leur idée part d’un constat simple : alors que l’e-commerce commence à décoller, de nombreux consommateurs abandonnent leur achat sur Internet au moment de payer, car ils ne peuvent pas essayer l’article comme en boutique. Baptisée « Klarna », leur solution propose d’acheter en ligne un article, mais de ne le régler, en plusieurs échéances, qu’une fois reçu à la maison. Une sorte de crédit à la consommation immédiat, adapté à l’e-commerce.
Vingt ans plus tard, la société de « buy now, pay later » (« achetez maintenant, payez plus tard ») a fait des débuts fracassants, mercredi 10 septembre, à la Bourse de New York. Pour son premier jour de cotation, l’action s’est envolée de 15 %. L’ancienne start-up, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 2,8 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros) en 2024, vaut plus de 17 milliards de dollars, ce qui en fait la quatrième plus grosse introduction en Bourse de l’année à Wall Street. Entrée en 2015 sur le marché américain par la porte des grands magasins Macy’s, Klarna a, depuis, installé son système chez des centaines de milliers de commerçants, y compris le géant des supermarchés Walmart, devenant une alternative aux cartes de crédit.
Le succès de Klarna constitue une nouvelle preuve de la force des sociétés de services sur Internet à dépasser les frontières pour atteindre, en quelques années, une taille mondiale. Mais il illustre aussi l’incapacité de l’Europe à conserver chez elle ses jeunes entreprises.