Sur une estrade, devant un parterre d’écoliers en uniformes à carreaux, la ministre de l’éducation sud-africaine Siviwe Gwarube (Alliance démocratique – droite) présente, fin février, leurs nouveaux bureaux aux élèves de l’école primaire Saint-Paul, dans le quartier Bo-Kaap du Cap. En plastique rouge et jaune, accompagnés de tabourets cubiques assortis, ces pupitres ont une première particularité : dotés de sangles, ils peuvent être repliés et portés comme un sac à dos. Transportables et multifonctions, ils permettent aux écoliers une assise et de quoi écrire même lorsque le mobilier manque. Mais ces ensembles comportent un autre signe distinctif : déployés en bureaux comme en version cartable, ils arborent en grand le célèbre logo « M » du géant de la restauration rapide McDonald’s, qui a financé la donation à deux écoles de la grande cité du Sud-Ouest en février.

Un entrisme de l’enseigne dans le milieu scolaire, avec la bénédiction des autorités, qui a ulcéré des associations sud-africaines de protection de la santé. Quelques semaines après cette présentation, Siphosethu Nase, étudiant à l’université de Durban et membre du mouvement Fix My Food, dénonçait, le 28 mars, l’opération, à l’occasion du sommet international Nutrition for Growth, organisé à Paris. « Avoir des bureaux d’école McDonald’s, est-ce le prix à payer pour pouvoir étudier ? Nous refusons d’être les cibles de ces tactiques marketing cupides », lançait Siphosethu Nase, devant des experts mondiaux en nutrition et des députés français médusés.

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