Stanislas est arrivé arborant un tee-shirt de leur nouvel album, le quatrième, Patami. « C’est le nom d’un personnage que j’ai inventé il y a très longtemps, explique-t-il de son étonnante voix, grave et enveloppante. Patami, c’est l’ami de tous les enfants, le Père Noël à plein temps. » Stanislas Carmont est l’un des quatre chanteurs-auteurs, avec Claire Ottaway, Aurélien Lobjoit et Yohann Goetzmann, du groupe Astéréotypie. Et comme eux, il est autiste.
Voilà plus de dix ans que le collectif parcourt les scènes de France – Olympia, Bataclan… – et séduit le public des festivals – Sonic Protest, Trans Musicales, Vieilles Charrues – de ses punchlines désarmantes (« Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme. La vie réelle est agaçante ») et de ses hymnes sincères (« Je ne me moque pas de vous, je ris pour autre chose »), sur fond de riffs cinglants.
Charlotte Gainsbourg, à qui, dans le cadre des « Rencontres du Papotin », une jeune autiste demandait si elle se trouvait bonne chanteuse, répondit : « Non… Mais j’ai appris très tôt que les défauts sont souvent des qualités ; qu’il faut les transformer en qualités. » Une réponse comme une mise en abîme d’une émission – déclinaison télévisuelle du journal du même nom – dont les journalistes relèvent du spectre de l’autisme, leur handicap produisant une parole désinhibée et libératrice. Et dont le groupe Astéréotypie est un peu la version musicale, post-punk.