A bord de sa camionnette rouge, Frédéric Baril arpente des routes qu’il connaît par cœur. Le quadragénaire pointe du doigt les immenses parcelles agricoles alentour. « Ici, on arrive dans un paysage lunaire. » D’un côté de la chaussée, de larges pans de sol nu et ensablés à l’aspect désertique, de l’autre, des serres blanches à perte de vue. Poussent sur ces terres, chaque année, des milliers de tonnes de légumes, de salades ou de muguet. A Machecoul-Saint-Même, en Loire-Atlantique, à 40 kilomètres au sud de Nantes, le maraîchage industriel façonne le paysage depuis plusieurs décennies.

Eleveur de près de 200 bovins à La Guinefolle, à quelques kilomètres de là, et originaire de la région, Frédéric Baril se désole de l’évolution de son territoire. « Quand j’étais jeune, il y avait des champs d’herbe et des vaches partout. Aujourd’hui, il n’y a plus que du maraîchage intensif sur des kilomètres et des kilomètres. » Au fil des années et des départs à la retraite, les fermes du secteur ont disparu une à une, englouties par les grandes cultures. Entre 2010 et 2021, les surfaces de maraîchage ont progressé de 24 % en Loire-Atlantique, selon les chiffres du ministère de l’agriculture.

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