L’essor de la fête « clean » : « C’est sobre, c’est cool et en plus, les gens se parlent »

Sur les quais qui bordent l’Ourcq, poussettes et joggeurs défilent, attirés par un soleil franc. Derrière des rambardes, assis sur des blocs en béton, cigarette à la main pour certains, bière sans alcool pour d’autres, des « raveurs » du genre diurne prennent une pause, à l’écart des basses lourdes qui s’échappent de l’arrière-salle du Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis). Il est 14 h 45, ce dimanche de mai. Robin (les personnes citées par leur seul prénom ont souhaité garder l’anonymat), 24 ans, serveur dans un bar à Châtelet, dans le centre de Paris, sort d’un festival bien arrosé. « Ici, la programmation [de l’Alwarda Clean Party] avait l’air sympa, mais je suis un peu déçu de ne pas pouvoir continuer à boire… »

A côté, d’autres « teufeurs », plus enthousiastes, font connaissance. « Je ne pensais pas entrer directement dans l’ambiance sans rien, mais la musique te plonge », entend-on. Au bar, la carte affiche une sélection de kombucha, bières sans alcool et autres boissons non alcoolisées. En surplomb du dancefloor, les fêtards du jour peuvent se faire masser ou maquiller. Certains ont participé plus tôt à une séance de breathwork, qui consiste à travailler sa respiration en musique pour altérer la conscience. Bienvenue dans la toute première clean party – une fête sans alcool, sans drogue et de jour – organisée en région parisienne.

A l’origine de l’événement, la DJ suisse Rose. A partir de ses 18 ans, elle fréquente assidûment les raves technos. « J’en mourrais tant j’aime cette musique, mais c’est souvent associé à la consommation de substances. » Depuis 2021, la Suissesse consacre ses week-ends aux platines. Dans le même temps, elle s’intéresse au bien-être. Une amie lui parle des thés dansants, des « après-midi où les gens font la fête sur de la disco en buvant du thé ». Au Royaume-Uni, on appelle ces événements sans alcool les sober raves (« raves sobres »).

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