De son écriture irradiante, le grand écrivain irlandais John Boyne, connu notamment pour Le Garçon en pyjama rayé (Gallimard Jeunesse, 2007), chorégraphie jusqu’à l’hypnose, dans Les Eléments, une ronde romanesque en quatre tableaux. On se promène aux confins de l’être, sur les brisants d’âmes morcelées. Dans ces configurations intérieures paroxystiques, tous les enjeux de la psyché s’exacerbent, réduisant les relations humaines à des transactions rapaces.

Ce ne sont pas – ou pas seulement – les personnages, ici, qui sont au cœur du livre, mais un processus collectif de ravages en rhizome : selon quelle trajectoire, après un séisme intime, les répliques du choc se fraient-elles un chemin au fond de l’être ? Envisagées à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, les situations s’emballent, les êtres s’emmurent en eux-mêmes. Combien de personnes, sur des décennies, un abus sexuel entraîne-t-il dans sa déflagration ? Le roman capte à vif cette percée de l’eau (le cours des choses) par un projectile (un viol), et, de sillages en spirales, ses effets secondaires directs et indirects.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario