Les Teintures de France, pigments et merveilles de la mode

Reproduire sur un tissu l’auréole d’une tasse de thé malencontreusement étalée sur un costume immaculé de John Galliano ; ressusciter un jean en perdition pour Nicolas Di Felice à quelques heures d’un défilé ; repigmenter et transformer la texture de bottes Burberry au milieu de la nuit… Depuis ses débuts, il y a plus de trente ans, comme maître teinturier, jusqu’à sa fonction actuelle de directeur artistique chez Les Teintures de France, Serge Haouzi a accompli de « nombreux miracles ».

« Mon métier n’existe pas vraiment. Je suis teinturier, délaveur, ennoblisseur, imprimeur… Car, au fil des ans, nous avons développé une offre de plus en plus large », explique, dans son entreprise installée à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), celui qui s’est donné comme règle d’or de « ne jamais dire non, quoi qu’il arrive. Quand une difficulté surgit, on cherche et on trouve une solution. » Alors, parfois, il faut jouer de la débrouille, réajuster une machine, reprendre un bain de teinture… ou tout simplement mettre la main à la pâte, en s’emparant soi-même du pinceau ou de la pierre ponce.

Le jour de notre rencontre, ce spécialiste du textile a revêtu une chemise blanche qui semble avoir essuyé une averse. Elle ruisselle de petites gouttes transparentes légèrement scintillantes. L’effet intrigue. « Elle est toute sèche, ne vous inquiétez pas ! J’ai créé ces motifs grâce à ma nouvelle imprimante Stratasys, la seule au monde à pouvoir imprimer en 3D sur des textiles. Une révolution, assure-t-il. Demain, l’industrie de la mode ne pourra plus s’en passer. » La machine peut tout « reproduire », explique-t-il en tendant un échantillon imaginé pour Dior : le monogramme en relief de la maison est entrelacé dans des fleurs colorées plus vraies que nature.

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