Marie-Antoinette (1755-1793) au musée, ce n’est pas la première fois : à Paris, le Grand Palais lui a consacré une rétrospective en 2008 et, onze ans plus tard, la Conciergerie s’était intéressée à la fétichisation de cette figure historique. Mais les Britanniques ont un prisme de lecture bien à eux, que l’on ne s’autoriserait pas forcément en France. Considérer la reine du point de vue du style, en laissant de côté l’aspect politique, c’est ce à quoi s’emploie le Victoria and Albert Museum de Londres, avec la justement nommée exposition « Marie Antoinette Style » (du 20 septembre au 22 mars 2026).
Cette manière de voir peut paraître superficielle, voire futile ; elle est en réalité plus intéressante qu’on pourrait le croire. Car en choisissant d’explorer le goût de Marie-Antoinette, la commissaire d’exposition, Sarah Grant, spécialiste du XVIIIe siècle, dévoile une facette plus intime de la monarque déchue. L’exposition chronologique de 250 tenues et objets, décrits et contextualisés dans des cartels nuancés, dessine le portrait d’une femme capable de susciter l’empathie, sans pour autant verser dans le panégyrique.