« Le mécénat, c’est un acte de diplomatie positif », lâche Gilles Pécout, président de la Bibliothèque nationale de France (BNF), au moment de partir en campagne pour réunir les 7,7 millions d’euros nécessaires à l’achat d’un nouveau fonds de manuscrits de Proust. La moitié a déjà été collectée auprès de mécènes français. L’universitaire et ancien diplomate tourne désormais son regard vers les donateurs américains, mécènes de longue date. Ces derniers avaient déjà donné 2,9 millions d’euros à la giga restauration du site Richelieu.
Parmi eux, Mark Pigott. Ce discret fabricant des camions Paccar poursuit son compagnonnage avec la BNF. En 2025, il a signé un nouveau chèque de 400 000 euros pour l’équipement d’un laboratoire. Récemment, il a été sollicité pour la restauration de la salle des Vélins à Richelieu.
Depuis toujours, les établissements culturels français entretiennent une relation étroite avec les Etats-Unis, où les ultrariches ont pour habitude – et devoir – de rendre leur écot à la collectivité moyennant déduction fiscale. Ne serait-ce qu’au Louvre, les « American Friends » ont levé 10 millions de dollars (8,5 millions d’euros) en 2024 pour le futur département consacré aux chrétiens en Orient. Les montants levés outre-Atlantique sont rarement aussi élevés. Mais à l’échelle d’un musée hexagonal, ça peut faire la différence.