Avec son infinité de terrasses ornées de bustes marbrés et d’animaux dorés, ses 45 chambres disséminées dans le village médiéval d’Eze et sa piscine à débordement accrochée à flanc de falaise, le château de la Chèvre d’or (cinq étoiles) se veut aussi fastueux que vertigineux. C’eût d’ailleurs été le décor rêvé pour accueillir le tournage de la série américaine à succès The White Lotus, qui met en scène les tribulations de la clientèle argentée d’hôtels de luxe et dont le prochain opus pourrait, selon une rumeur persistante, se tenir dans l’Hexagone. Toujours est-il que La Chèvre d’or peut se targuer d’être le théâtre d’une scène culinaire plurielle, récemment réveillée par le chef Tom Meyer.
Le trentenaire s’est épris de la Riviera il y a une décennie de cela. « J’ai pris mon troisième poste de cuisinier à La Chèvre d’or en 2015, après une première expérience auprès d’Anne-Sophie Pic, à Valence [Drôme], et une deuxième à la Maison Lameloise d’Eric Pras, en Saône-et-Loire », détaille-t-il, le regard noyé vers le large de la Méditerranée. Jurassien d’origine, l’homme ne se lasse pas de cet horizon ondoyant ponctué de yachts blancs, en face duquel il a la joie de cuisiner à nouveau depuis deux étés. « Quand on m’a proposé de revenir pour prendre la suite du chef Arnaud Faye, je n’ai pas hésité », se souvient celui qui, entre-temps, a coché plus d’une case. Dont l’obtention du titre de Meilleur Ouvrier de France, en 2022, et l’ouverture de Granite, table parisienne vite décorée d’un astre au guide Michelin, que le chef, « las de [se] limiter à la haute gastronomie », délaissait au printemps 2024.