Il le reconnaît « très honnêtement » : longtemps, Valentin Gendrot, journaliste indépendant de 37 ans, ne s’est pas intéressé « plus que ça » au mécanisme du patriarcat, à ses dégâts humains, ni au concept de masculinité toxique. Puis vint le 11 février 2021. Ce jour-là, Magali Blandin, la femme de son cousin Jérôme Gaillard, disparaît soudainement. « Tout de suite, mon instinct me dit que c’est lui », se remémore le journaliste en cette fin d’été, assis dans le salon de son appartement parisien, une cigarette électronique à la main.
L’intuition se révèle juste. Cinq semaines après la disparition, le mari se rend de lui-même chez le juge d’instruction. Il explique avoir payé des Géorgiens pour tuer sa conjointe, qui venait de le quitter. Ceux-ci ont pris l’argent sans commettre l’assassinat. Lui assure avoir changé d’avis et se plaint que désormais, les Géorgiens le font chanter. Plus tard, placé en garde à vue, il finit par avouer : c’est lui qui s’est chargé de tuer Magali, à coups de batte de base-ball. Il ne sera jamais jugé ; le 31 octobre suivant, il se suicide en prison.