« J’aurais dû faire autrement », regrette Anna (le prénom a été modifié), étudiante à Sciences Po, en double diplôme avec l’University College de Londres (UCL), 20 ans, et déjà endettée à hauteur de 40 000 euros. La jeune femme, boursière en France, doit s’acquitter durant ses deux années de cursus dans la capitale britannique des frais de scolarité de l’établissement. Soit 24 000 euros par an, auxquels s’ajoutent chaque mois 1 000 euros de loyer pour une chambre en colocation, 150 euros de frais de transport et un abonnement téléphonique à 10 euros. Alors qu’elle n’a pas encore commencé à rembourser son prêt, elle est déjà en situation de précarité.
Il lui reste 20 euros par semaine pour se nourrir. « Je ne mange que des pâtes et des carottes, précise-t-elle. Je n’aurais jamais dû choisir ce cursus. J’ignorais que c’était si cher. Une fois sélectionnée, Sciences Po ne m’a pas accordé le droit de revenir dans le cursus normal. » « Les tarifs pratiqués par nos universités partenaires sont renseignés sur leurs sites », rappelle la grande école parisienne, sur le site de laquelle on peut lire : « A Sciences Po, les difficultés financières ne sont pas un obstacle pour étudier. » L’établissement lui a accordé une bourse de 100 euros par mois pour ses deux années outre-Manche.