Considéré jusqu’à fin octobre comme un héros national en Autriche, le fondateur de l’ONG SOS Villages d’enfants, Hermann Gmeiner (1919-1986), est tombé de son piédestal dans son pays natal. Depuis la révélation, le 23 octobre, que cet éducateur, connu pour avoir fondé dans le Tyrol, en 1949, le premier des « villages » d’une ONG active dans 137 pays, avait également fait l’objet de « huit signalements » pour « abus sexuels et violences physiques commis en Autriche entre les années 1950 et 1980 », son nom est devenu radioactif, rappelant un peu la déchéance de l’abbé Pierre en France.

Rues débaptisées, statues retirées, écoles renommées… Il ne se passe pas un jour sans qu’une commune annonce sa décision d’effacer le nom du fondateur de l’ONG populaire dans le monde germanophone et qui se présente sur son site comme « la plus grande organisation humanitaire au monde dédiée à la prise en charge et au soutien des enfants et des adolescents privés de soins parentaux ou menacés de les perdre ». Déjà touchée, entre 2021 et 2023, par des scandales autour de mauvais traitements, y compris sexuels, commis dans ses différents sites internationaux, c’est dans son berceau autrichien que cette ONG connue pour ses « villages » aux tendances très traditionnelles est désormais sous le feu des critiques.