Au programme cette semaine, des soldats de la première guerre mondiale transformés en super-héros par la science, des espions pas vraiment fiables, une enquêtrice farfouillant dans les recoins du Web et l’aventure collective du lancement d’un restaurant bistronomique.
Avec quelques années de plus et une famille sur les bras, Jessica Chastain reprend dans The Savant un rôle qui n’est pas sans évoquer celui qui l’a fait accéder à la notoriété en 2012, devant la caméra de Kathryn Bigelow. Treize ans après Zero Dark Thirty, la menace que combat l’actrice a changé de visage. Elle n’habite plus les montagnes pakistanaises mais se terre dans les recoins d’Internet, où influenceurs masculinistes et agitateurs complotistes distillent leur poison. De son ordinateur installé dans une maison modeste au fin fond de l’Ohio, Jodi infiltre réseaux sociaux et tchats afin de déjouer d’éventuels passages à l’acte.
Le travail de fourmi, les menaces que l’infiltration des groupes militants font planer sur la famille de Jodi, la boîte de Pandore que sont nos vies numériques (Jodi est la mère de deux enfants, chacun exposé à sa manière aux écrans) fournissent The Savant en matière à penser et à montrer, et la série avance habilement en équilibre entre le drame familial et un propos plus engagé sur la fracturation de la société. Ce discours, extrêmement précautionneux, reste malheureusement limité à des enjeux de personnages et réduit au trauma personnel de Jodi, ce qui restreint la portée politique qu’aurait pu avoir la série. Au. F.