Prise en tenaille au nord et infiltrée depuis ses flancs sud et est par des centaines de fantassins russes, la ville de Pokrovsk pourrait être la première localité ukrainienne importante conquise par l’armée russe depuis Avdiïvka, en février 2024. Formant avec Myrnohrad une conurbation autrefois peuplée de 100 000 habitants, Pokrovsk est surtout un important nœud logistico-ferroviaire qui pourrait servir de tremplin aux forces de Moscou en vue d’attaques vers la région de Dnipropetrovsk.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, était, mardi 4 novembre, « dans le secteur de Pokrovsk » pour rendre visite à plusieurs unités « qui assurent la défense » de la ville, a-t-il déclaré sur sa chaîne Telegram. « Ceci est notre pays, c’est notre flanc est, et nous ferons tout notre possible pour qu’il reste ukrainien », a-t-il insisté.
Le chef d’état-major russe, Valery Guerassimov, clame depuis le 26 octobre que « 5 500 militaires ukrainiens sont encerclés à Krasnoarmeïsk [le nom de Pokrovsk à l’époque soviétique] ». Mais il existe un consensus chez les experts en sources ouvertes, y compris prorusses, pour réfuter cette affirmation. Une voie de passage large d’un à trois kilomètres demeure sous contrôle ukrainien au nord de la ville, ce qui signifie que son encerclement n’est pas total. Mais ce « goulot d’étranglement » est sous le feu permanent des drones russes, qui attaquent les véhicules tentant de ravitailler les unités ukrainiennes encore positionnées à Pokrovsk et à Myrnohrad.