Chercheur au sein du Conseil supérieur des recherches scientifiques à l’Institut d’études sociales avancées de Cordoue, en Espagne, Thierry Desrues est l’auteur de nombreux travaux sur les processus politiques et les mobilisations citoyennes au Maroc et en Tunisie.
Dans un entretien au Monde, il replace le mouvement lancé le 27 septembre par le collectif GenZ 212 (212 est l’indicatif téléphonique du Maroc), la version marocaine de la vague contestataire de la génération Z (née entre 1997 et 2012) à travers le monde, dans l’histoire récente des mouvements sociaux dans le royaume.
Le premier trait distinctif, c’est la jeunesse des manifestants. Même par rapport au « mouvement du 20 février » 2011 [version marocaine des « printemps arabes »], qui était déjà un mouvement de jeunes, cette GenZ 212 rassemble de très jeunes gens, y compris des mineurs. Deuxième élément, on ne sait toujours pas qui est à l’origine du mouvement, si ce n’est qu’il est parti de plateformes – notamment Discord – qui ont permis d’échapper au contrôle et à la surveillance des autorités.