Illusion d’optique ou réelle lame de fond ? A nouveau, le label « Génération Z » s’est accolé aux manifestations qui secouent actuellement le Maroc et, à l’autre bout d’un continent gigantesque, Madagascar. Sur la Grande Ile, les jeunes manifestants se disent inspirés par le Népal, où en quelques jours leurs pairs avaient eux aussi fait chuter le gouvernement, début septembre. En 2024, cette même « Gen Z » – les citoyens aujourd’hui âgés de 15 à 30 ans – avait déferlé sur la vie politique kényane, s’emparant brièvement du Parlement et obtenant l’abandon d’une loi budgétaire controversée, au prix de dizaines de vies. Dans la foulée, des rassemblements pour la bonne gouvernance avaient notamment eu lieu en Ouganda et au Nigeria.

Directrice depuis près de dix ans de Siasa Place, une organisation qui promeut l’engagement de la jeunesse dans la vie publique, Nerima Wako-Ojiwa décrypte les ressorts de ces mobilisations et les revendications de ces jeunes qui, dans son pays comme ailleurs, avaient été promptement catalogués comme nombrilistes et désintéressés de la chose publique.

Certes, ces mouvements ont lieu dans des pays très différents mais ils ont des similitudes. D’abord les jeunes réclament ce qui devrait déjà leur être fourni. Cette génération réclame ce qui lui est dû. La dignité est très importante pour elle, tout comme les besoins fondamentaux et le bien-être.

L’autre point commun c’est l’utilisation des réseaux sociaux, comme TikTok, Discord ou les « espaces » de Twitter. Ils amplifient les choses. Ils ont permis de coordonner cette action collective qui aurait pu rester très sporadique. Les gens ressentaient la même chose, cela couvait depuis un certain temps, et les réseaux sociaux leur ont permis de se rassembler autour de ce sentiment. Ils ont permis aux gens de s’exprimer. Quand vous allez sur une plateforme, elle vous demande : « A quoi pensez-vous ? Comment vous sentez-vous ? » Les jeunes internautes ont appris à donner leur opinion.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario