Ces petites minutes de télévision qui lui changèrent la vie : comment ne pas y repenser lorsqu’on évoque William Boyd ? C’était en 1985. Bernard Pivot avait invité sur le plateau d’« Apostrophes » un Britannique peu connu. Un jeune trentenaire dont le deuxième roman, situé en Afrique pendant la première guerre mondiale, venait de paraître en traduction. « Un lecteur normalement constitué ne peut pas ne pas lire ce livre avec passion », s’enflamma Pivot à propos de Comme neige au soleil (Balland, 1985). Puis, brandissant l’ouvrage devant la caméra, il promit de rembourser de sa poche les déçus de ce page-turner.

Quarante ans plus tard, Boyd s’étonne encore de cette scène fondatrice. Il joue les modestes : « Peut-être que Pivot a fait ça parce que j’étais jeune, et mon français pas tellement bon. » Il se rappelle avoir hésité avant d’accepter l’invitation. « “Apostrophes” ? Qu’est-ce que c’est ? » Mais son attachée de presse ne lui a pas laissé le choix : « Si vous ne venez pas, c’est fini pour votre carrière. Si vous venez, c’est 10 000 exemplaires que vous vendrez à coup sûr ! »

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